JORDAN CADIOT
MADAGASCAR
L'île rouge
STRESS
- 17 MARS 2019
Nous sommes le dimanche 17 mars 2019, il est 19h52, et je commence à rédiger cette page. Ici sera rendu à l'écrit et en image tout ce qui concerne ce voyage d'une dizaine de jours sur l'île de Madagascar.
Dans quelques minutes je vais commencer une conversation skype avec Dimitri Känel, c'est grâce à lui que je vais là-bas. Il est à la tête du projet Macromascar, un projet exclusivement Suisse à sa naissance, puis je m'y suis greffé, ça manquait de Français à mon goût (https://docs.wixstatic.com/ugd/163882_bfc54586d5ea435f9b822984d57fc6df.pdf) !
Avant d'aller plus loin, pourquoi ai-je écrit "stress" comme mot d'entrée ? Bien que je n'ai voyagé qu'une seule fois jusqu'à présent (au Burkina Faso) ce n'est pas le voyage en lui-même qui me stress pour le moment, ce n'est pas prendre l'avion, ce n'est pas de savoir comment ça va se passer sur place, pas encore, ce stress là arrivera sûrement au dernier moment, avant la dernière nuit dans mon lit douillet et confortable. Actuellement je suis stressé parce que mon passeport ainsi que le visa ne me sont toujours pas retournés, nous sommes le 17 mars, et notre avion décolle le 30 mars. Mais ça va le faire, parce qu'il n'y a pas le choix de toute façon !
- 18 MARS
Je viens de raccrocher avec l'ambassade de Madagascar, et le stress diminue légèrement ! C'est possible qu'une personne de mon entourage récupère mon passeport et le visa, et ça tombe bien, une amie qui vit sur Paris veut bien me rendre ce service, un grand merci ! Je serais pleinement rassuré quand elle me dira qu'elle a mes papiers en main cependant !
La conversation d'hier soir avec Dimitri nous a permis de nous accorder et surtout de me tenir au courant sur la façon de procéder sur place, et de voir pour acheter le matériel et autre bricoles manquantes qui seront utiles pour le voyage (et pour d'autre, je ne m'arrêterais pas à celui-là...).
Je sais donc par où on va commencer, comment on s'y rendra, comment on repartira pour aller dans l'endroit suivant, et c'est bien ! C'est bien de savoir que les grandes lignes sont tracées, parce que dix jours ça va passer vite, et il ne faudra pas perdre de temps pour bien profiter et voir le maximum de choses !
Pourquoi j'écris ça au fait ? Pourquoi faire un compte rendu ? Pourquoi partager l'avant voyage, les préparatifs, mon ressenti actuel ? Je doute que ça intéresse grand monde, mais égoïstement, l'avant voyage que j'écris actuellement est probablement pour essayer de penser à autre chose, paradoxalement, parce que finalement j'y pense en l'écrivant ! Mais vous me comprenez, je pense que ça me permet de m'occuper l'esprit, de stresser un peu moins quant à ce passeport et ce visa qui ne sont toujours pas entre mes mains, et qui sont pourtant cruciaux pour partir, dans 13 jours maintenant.
J'écris aussi ces lignes pour avoir une trace, peut-être qu'un jour, des années ou dizaines d'années après ce voyage j'aurais envie de me remémorer ça, mon état d'esprit avant, pendant et après. Parce que oui, vous vous doutez bien que si je fais un avant, il y aura aussi le pendant, et l'après, autant que ce soit complet ! Mais pour ceux que l'écrit n'intéresse pas, je mettrais une galerie seule où vous pourrez voir les images sans bla-bla !
Ecrire ça m'évite aussi de me ronger le peu d'ongle qui me reste !
- 22 MARS
ENFIIIIIIIIIN JE L'AI ! Quelle libération ! Mon passeport est arrivé ce midi, à une semaine du départ. J'ai maintenant tout ce qu'il me faut, j'ai le sac de rando, le sac de couchage, la tente, les batteries... TOUT (normalement !). J'ai aussi mon vendredi (j'étais censé travailler, mais ça aurait très juste), ce qui me laisse plus de marge pour pouvoir aller à l'aéroport avec le train, et ça c'est bien !
Dans 7 jours je suis sur Paris avec Dimitri, dans 8 jours on décolle direction MADAGASCAR, rien que de le dire ça me fait bizarre ! J'ai très hâte !
A une semaine du départ il me reste donc à : revérifier tout le matériel et être sur de ne rien oublier, préparer tranquillement les sacs, celui pour le "petit" matériel qui reste avec moi H24 (appareils photos, objectifs, flashs, etc...), et le gros sac avec le moins fragile à l'intérieur et ce que je ne peux pas prendre en cabine, puis les vêtements bien sûr. Et il me reste aussi à prendre le billet de train.
- 26 MARS
Le billet de train pour aller à Paris est acheté, l'hôtel est réservé, et les sacs sont (presque) préparés. J'ai pesé mes sacs pour être sur du poids, le gros est à quinze kilos, et celui avec mon matériel à moins de dix, impeccable ! Puis je me suis pesé par curiosité, chose que je ne fais jamais, mais vu la destination je me suis dit que ça peut être intéressant de voir la différence entre maintenant -c'est à dire 73kg, et mon retour
UPDATE : Du coup, je me suis pesé au retour, et je pesais 69kg.
- 28 MARS
J'ATTENDS, c'est tout, j'attends demain matin pour le départ !
- 29 MARS
Le jour J.
Mon père me dépose à la gare. Maintenant c'est parti, l'aventure est en route !
Le train part à 12h09, j'arrive environ 2h plus tard à Paris, mes deux sacs sur le dos et sur le ventre. On dirait la jungle, mais pas celle que j'aime ! Il y a du monde, beaucoup trop de monde à mon goût, les grands immeubles partout, les rues qu'on pourrait confondre avec une fourmilière tellement ça grouille, les klaxons qui résonnent... Une vraie jungle urbaine... Heureusement que je n'y reste pas longtemps, dans quelques heures je serai dans la vraie jungle, les arbres à la place des immeubles, ça grouillera aussi mais de plantes et d'animaux cette fois, les klaxons seront remplacés par le chant des oiseaux, des cigales et des grenouilles, là j'y serai bien !
Je vais retrouver Dimitri à l'hôtel, pas n'importe quel hôtel : l'Hôtel Orchidée, autant bien choisir hein !
On a quelques heures devant nous donc on va faire un tour dans Paris, tour eiffel; Louvre; Fnac pour acheter des cartes SD (mieux vaut en avoir trop que pas assez !); deux tours de taxi dont un avec lequel on a parlé cocaïne... Paraît que c'est tendance chez Dimitri, en Suisse. Une bonne assiette de pâtes carbo et on retourne à l'hôtel, on check notre matériel, une bonne douche, et dodo. Demain la navette vient à 6h pour nous amener à l'aéroport.
Ces photos ont été prises avec le Huwaei p20 pro, il est vraiment bon!
Ready!
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- 30 MARS
Enregistrement de nos bagages, contrôle du sac photo qui bien entendu reste avec moi dans l'avion, embarquement, décollage, et...
Pfiou, 10h d'avion c'est long ! On a de quoi s'occuper, c'est pas le problème, il y a pas mal de films disponibles, j'ai ma musique, je peux dormir un peu aussi... C'est long pour le corps en fait, surtout quand on fait 1m90 ! Mais ça le fait, pas le choix de toute façon !
Donc après quelques films, un petit orage et les turbulences qui vont avec, nous voilà à Antananarivo, ou Tana, la capitale.
On passe le contrôle pour les documents, on récupère nos sacs et on trouve le taxi qui nous attend. Et là, c'est le drame ! Non en fait ça va, c'est pas grand chose. On a seulement fait 5 minutes de route que la roue avant gauche du taxi a crevé, alors on aide le chauffeur à la changer, c'est vite réglé. On peut reprendre la route direction l'hôtel le Sakamanga (qui veut dire "chat bleu").
Demain 6h on est parti pour 8h de route avec le chauffeur d'une association, Jacky, direction Ranomafana ! Sachant qu'il est déjà 2h, encore une courte nuit à venir.
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- 31 MARS
La route pour Ranomafana a été très longue, très très longue ! 10h sur plus de la moitié des routes cabossées, des cratères sur les routes ! Un petit rappel du Burkina Faso !
Ca ralentit, ça accélère, ça secoue ! Et en pus de ça je ne me sentais pas super, ça brassait dans le bide... On avait dormi 4h, rien mangé le matin, et la fatigue de l'avion et des deux courtes nuits d'affilé n'ont pas aidées !
Vers 16h30 nous voilà enfin arrivés, et le paysage est magnifique. Une forêt dense sur un terrain montagneux, j'adore !
Nous sommes "Chez Gaspard", un hôtel avec quelques bungalow, au pied de la forêt.
Malgré le temps de route et la fatigue, on a pas résisté à faire une courte sortie nocturne, juste en face des bungalows.
Beaucoup de végétation, donc pas mal d'animaux ! Des mantes, des grenouilles, des araignées, et aussi deux caméléons. Sympa l'accueil !
Ensuite on est allé dormir, debout 5h45 demain matin pour aller visiter le parc de Ranomafana.
Les premiers animaux à nous accueillir sont des Phelsumas, il y en a beaucoup !
Peucetia madagascariensis
Heterixalus alboguttatus, and a mosquito!
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- 1 AVRIL
6h, Jacky nous attend pour nous amener au parc de Ranomafana qui se trouve à quelques kilomètres du village. Après une petite discussion sur nos intentions, nous voilà partis avec deux guides du parc, Patrick et Roger.
A peine la marche entamée qu'on voit les premiers giraffas (Trachelophorus giraffa), le coléoptère girafe. C'est un peu un "emblème" là-bas, s'en est d'ailleurs un qui est peint sur la petite fresque de "Chez Gaspard", l'hôtel.
C'est donc parti pour les photos !
Juste à côté se trouve un tout petit caméléon du genre Calumma.
On entre un peu plus dans la forêt , qu'est-ce que c'est beau ! Si j'avais une forêt comme ça près de chez moi j'y passerai tout mon temps. Déjà des plantes magnifiques, quelques orchidées, le rêve ! Des aspleniums (fougère nid d'oiseau) IMMENSES, ils sont superbes !
Un guide nous appelle, il y a un groupe de lémurs dorés (Hapalemur aureus). Une belle rencontre mais compliqué à prendre en photo !
On avance on avance, pas beaucoup de bêtes mais un bel environnement. Quelques images de mon téléphone à suivre :
Une petite heure après Roger trouve un Brookesia superciliaris, génial ça ! Une des plus petites espèces de caméléon, elle est majoritairement terrestre et se confond très bien avec les feuilles mortes.
Brookesia superciliaris
On est reparti en marche depuis une heure maintenant, il est 10h environ, on s'est arrêté entre temps pour photographier un lémurien et son petit (Hapalemur griseus). Puis sur le chemin Patrick s'arrête net et se retourne vers nous, il sourit, joint ses mains devant lui et dit "amen" d'un air libérateur, il vient de trouver un Uroplatus phantasticus !
Je lui demande de ne pas nous dire où il est exactement pour qu'on puisse le chercher nous-même, et bien qu'il nous ait indiqué une toute petite zone dans laquelle chercher, il s'est quand même écoulé 1 ou 2 minutes avant que je le trouve ! Le mimétisme est incroyable, et ce spécimen était petit qui plus est, ça n'aide pas !
Mais quelle joie de voir cette petite merveille dans son milieu naturel, c'est vraiment génial. Tellement génial qu'on a passé 1h30 à le photographier, ce n'est pas quelque chose qui se reproduira tous les jours alors autant en profiter maintenant n'est-ce pas ?
Uroplatus phantasticus
Quelques temps après, une chenille particulière, un iule bien coloré, une araignée bien camouflée, un scarabée avec de superbes reflets, et un phasme avec un bon mimétisme pour finir !
On marche encore, des plantes des plantes encore des plantes, WAOUH ! Je suis arrêté à chaque instant, c'est vraiment beau.
On fait un stop à un endroit où passe la rivière calmement. Et là je découvre mes premières sangsues, la plupart en dessous de mes chaussettes !
On prend quelques photos du lieu et on repart.
Il y a encore un peu de marche, alors c'est reparti.
On croise une superbe orchidée sur un tronc, une Aerangis sp.
Ses fleurs complètement blanches dans la lumière tamisée par la canopée rendent la scène un peu magique, comme si les fleurs étaient en surbrillance, c'est vraiment beau.
Après une demi-heure on se retrouve à proximité d'un groupe d'Eulemur à front roux, ils ne prêtaient pas attention à nous et venaient tout prêt, ils mangeaient et sautaient devant nous, superbe !
Malheureusement je n'ai pas réussi à avoir des photos potables, la luminosité avait déjà bien baissée, pas évident !
Les derniers mètres (kilomètres ?) de cette journée étaient sacrément durs ! 10H dans les pattes avec une constante alternance entre montées et descentes, il fait chaud et humide, et la petite dizaine de kilos de matériel photo complique le tout !
Malgré ça on décide de rentrer à pied au bungalow, ET PAF, presque 1h30 de marche en plus. On arrive au village et on s'arrête manger avant de rentrer, comme ça une fois au bungalow on ne bouge plus !
On pose nos affaires à côté de la table, et on s'assoit. J'ai le cou et les épaules en compote ! Une assiette de riz et des pois et go home. Une bonne douche fait du bien, grand bien ! Je lave quelques fringues, je regarde rapidement les images prises dans la journée et je les transfère sur des disques durs (oui "des", plus de sécurité !).
J'écris ces derniers mots en écoutant un peu de musique, et maintenant je vais aller dormir.
On ne sait pas trop ce qu'on va faire demain encore, peut-être essayer de monter seuls dans la forêt et passer une ou deux nuits, ça serait risqué puisque interdit (et on ne connait pas du tout l'endroit), mais ça ferait une sacré aventure, de bons moments, et probablement de jolies rencontres animalières !
Sur ce, à demain !
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- 2 AVRIL
Une bonne nuit sans réveil à la première heure cette fois, on se repose un max. On décide d'aller à l'arboretum de Ranomafana, à une vingtaine de minutes du village (à pied bien sûr). Un endroit où il y a des arbres fichés, leur nom et un petit paragraphe avec, mais nous on ne va pas là-bas pour les arbres, on va chercher quelques animaux !
On marche quelques minutes et on trouve une première Gasteracantha, puis une petite mante dans les herbes.
Puis pendant que Dimitri photographiait l'araignée j'explorais le coin à la recherche d'autres bêtes intéressantes. Sans m'y attendre, je trouve un petit caméléon sur une branche, il est tout marron et n'a rien de particulier mais je suis content d'en avoir trouvé un moi-même ! On sait qu'ils sont présents ici, à Madagascar, mais je pense que les premiers jours on ne s'attend pas vraiment à les trouver comme ça. Puis j'ai rapidement été ébahi par ce caméléon d'une quinzaine de centimètres, marron de base. De base oui, parce qu'à peine quelques minutes après l'avoir trouvé, il a fait un festival de couleur ! C'était vraiment incroyable, il est passé du marron au blanc/noir/jaune avec des touches de bleu, puis ensuite le blanc a été joint de vert, puis après le noir s'est dissipé pour laisser place à un vert plus clair. Les caméléons changent de couleur, ce n'est un secret pour personne, mais voir de tels changements quand on se trouve devant un individu sauvage, dans son milieu naturel, c'est vraiment dingue.
On a appris peu de temps après que ce caméléon est un Furcifer lateralis.
On prend ce caméléon en photo dans tous les sens possible, pendant environ 30/45 minutes, puis en regardant autour pour voir si il y a d'autres animaux, je me rends compte que sur le même arbre, un petit peu plus haut, se trouve un Calumma nasutum, super ! Déjà deux espèces de caméléons aujourd'hui, et au même endroit en plus !
Une des personne du parc vient nous voir et se met à chercher des bêtes pour nous, en quelques minutes il trouve trois jeunes Calumma parsonii, génial, une troisième espèce, et pas des moindres ! On prend nos photos tranquillement, le temps est idéal, il fait beau, pas trop chaud, pas de vent, on est en short tee shirt à prendre des photos de caméléons dans leur milieu naturel, sans se soucier de l'heure ou quoique ce soit d'autre, on profite pleinement et on s'amuse, le bonheur ! Christophe, la personne du parc, nous dit qu'il va essayer de trouver les plus gros Calumma parsonii, oui parce que là on a trois petits à proximité, ils font seulement quelques centimètres, mais il faut savoir que cette espèce est une des plus grosse du monde, plus ou moins 60 cm selon les spécimens.
Aussi facilement que pour les jeunes, il vient nous dire qu'il a trouvé un mâle adulte, toujours de la même espèce. Je vais voir et ouah, l'hallucination. Il est énorme et magnifique, j'en revient à peine ! Il est assez haut dans un arbre, je commence à prendre des photos avec le téléobjectif mais Christophe, qui était déjà reparti pour en trouver d'autre, revient presque aussitôt, il a trouvé un autre Furcifer lateralis un peu plus loin. Il y a moins de chance pour que le C.parsonii bouge, alors on va directement voir le F.lateralis, c'est un beau spécimen encore, une femelle gravide apparemment. J'ai vraiment du mal à avoir des photos convenables, la lumière est très dure et le caméléon fait que de bouger. On prend des photos tant bien que mal et un autre "guide" arrive, ils discutent entre eux puis après être parti il revient nous voir, il a vu un hérisson mais il ne le trouve plus, tant pis !
On retrouve le grand C.parsonii, il a changé de place malheureusement. Mais Christophe décide de grimper à l'arbre pour le récupérer, il arrive à le faire grimper sur un bâton tant bien que mal et nous le donne, quelle merveille, EXTRAORDINAIRE !!!
J'en reviens pas tellement c'est beau.
Ce mâle n'est pas en très bon état, normalement il est censé avoir deux excroissances sur le rostre mais il me semble que celui-là, à cause de combats, les a perdu. Mais heureusement Christophe en trouve un autre, et je ne pensais pas qu'il allait être encore plus beau que le premier que je trouvais déjà incroyable ! Mais en allant le voir, rien que de loin je me suis émerveillé. Les deux guides l'avaient placé sur une autre branche pour nous.
Celui-là est en bon état, et vraiment très beau, il est bleu clair avec trois rayures verdâtres de chaque côté de son corps, sa dorsale est jaune, la queue verte, et les deux petites cornes bien présentes sur cet individu.
On prend des photos de nous avec le caméléon, et je demande aux guides leurs prénoms, Christophe et Cathy, "mais je ne suis pas une femme hein !" nous dit Cathy, ça nous a bien fait rire !
On reste environ une heure avec ce C.parsonii à le prendre en photo dans tous les angles. Une Australienne (Anglaise d'origine) arrive et voit la bête, elle est surprise évidemment, prend quelques photos et continue son chemin. On fini nos photos avec ce beau caméléon et on remballe le matériel.
Christophe, Cathy et Dimitri
On commence à rebrousser chemin mais même pas une minute après Cathy retrouve un hérisson, et là je dois dire que c'est une sacré surprise ! Je le vois gambader dans tous les sens, un peu perdu je pense. Quand il a dit plusieurs heures avant qu'il avait vu un hérisson je n'avais pas imaginé un hérisson différent de ceux de France, naïvement, mais ici on est à Madagascar ! Le petit hérisson (tenrec plus exactement) est noir et blanc avec les piques jaunes vifs ! Il n'arrête pas de courir mais je ne peux pas partir sans le prendre en photo, alors je ressors le matériel ! J'installe tout et je m'allonge sur le sol un peu terreux humide, très compliqué à prendre en photo comme il gambade dans tous les sens, mais j'arrive à avoir quelques images potables, dont une qui me satisfait vraiment !
Dans le genre mignon, je crois qu'on est pas mal là !
Cette fois c'est fini on part vraiment ! On revoit l'Australienne à la sortie de l'arboretum qui rejoint son mari dans leur voiture, on leur demande s'ils veulent bien nous ramener au village, ça nous éviterait de la marche en plus ! Ils acceptent et nous déposent donc. On va chercher des fruits avec Dimitri, des bananes et des oranges. On avait pas mangé depuis le matin, et il est déjà 16h30, le temps passe vite quand est occupé comme ça ! Sachant que notre petit dèj a été 2 bananes et quelques petits beurres locaux , le ventre criait famine !
On mange les fruits tranquillement au bungalow, pieds et torse nus sur les marches, posés, reposés ! Les oranges s'avèrent être des citrons finalement, mais moins acide que chez nous, ils sont vraiment excellents !
On profite de cette pause pour donner des nouvelles.
18h maintenant, on se décide à aller trouver un coin plus haut après le village, au bord de la route. Il fait déjà noir, on se dépêche à marcher pour ne pas rentrer trop tard et pouvoir manger dans un des petits resto du village. On trouve un endroit et on y va, chercher des bêtes encore et encore, on est là pour ça et c'est ce qu'on aime ! Les marches sont un peu casse gueule et il y a une rivière à côté, le tout sur un flanc de colline, avec la forêt qui nous entoure, c'est donc bien humide. Pas très safe, mais pas grave, faut prendre des risques de temps en temps !
Je trouve deux mantes que Dimitri commence à photographier, de mon côté j'explore le coin, il y a une habitation juste à côté donc on reste silencieux, c'est un peu stressant comme situation... Je regarde sur les murets et dans la végétation pour trouver des animaux, puis je tombe sur une araignée que j'avais très envie de rencontrer : Une Deinopis, trop trop bien ! Cette araignée (connue sous le nom d'araignée gladiateur en français, et de "ogre faced spider" en anglais) est vraiment particulière, elle est brune, pas bien grande, mais ses yeux sont énormes, et sa technique de chasse unique.
Elle fabrique un filet avec sa toile, qu'elle tient tendu avec ses pattes avant, elle utilise ce piège pour attraper les éventuelles proies qui passeraient à proximité, dès que la proie est à portée l'araignée projette son piège dessus pour la capturer.
Des yeux énormes proportionnellement à son corps qui lui donne un look... étrange ! Mais personnellement j'adore !
C'est la posture typique de cette araignée, la tête en bas, son piège tenu par les pattes, prête à capturer la première proie qui passera à proximité.
Pendant que je photographiais l'araignée j'ai vu quelque chose se déplacer sur la pierre, c'était un minuscule scorpion, il était vraiment petit, 5mm plus ou moins je dirais !
Un iule est à côté en train grignoter, une blatte noire est un peu plus loin sur une feuille, on a bien fait de venir là !
Je prends également la mante en photo, elle est jolie !
Il se met à pleuvoir et on ne trouve pas d'autre chose alors on repart, on va manger un peu ! Riz et zébu au menu, c'est bon, et ça fait du bien. Retour au bungalow, il a bien plu alors je décide de trouver quelques grenouilles notamment, j'en vois quelques unes, je prends des photos et je prends l'eau aussi, il pleut pas mal maintenant.
Je rentre enfin me poser, une bonne douche fait du bien après cette journée bien complète et productive.
J'écoute de la musique, j'écris ce compte rendu.
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- 3 AVRIL
Ce matin on va essayer de trouver un bon endroit près du parc de Ranomafana et à côté de la cascade, encore et toujours de la marche. Sur le chemin on passe à côté d'une maison traditionnelle, plusieurs enfants s'y trouvent et forcément ils sont curieux, on leur dit qu'on va à la cascade et nous montre le chemin du doigt. Puis l'un deux dit "caméléon", il y a un Calumma parsonii dans l'arbre mais on arrive pas à le voir,
Emile, le plus âgé, se met à grimper à l'arbre pour le récupérer (sans qu'on ait demandé). Il le descend donc, et on prend quelques photos rapidement avec les enfants et le caméléon.
On reprend notre chemin et les enfants se mettent à nous suivre. Enfin la cascade, c'est grandiose ! On se pose et prend quelques images, on sort un peu de matériel alors les enfants sont assez curieux.
Après plusieurs minutes on continue le chemin pour aller plus haut dans la forêt, ça grimpe dur ! On s'arrête enfin, exténués, mais on ne voit pas grand chose, Dimitri a vu quelques lémuriens mais ils sont vite partis. On réfléchit à comment on va faire les prochains jours, il faut absolument qu'on aille de nuit dans la forêt, indispensable, c'est là qu'on verra le plus de bêtes !
Ce soir on va essayer de se faire emmener à un autre endroit du parc, il y a apparemment des Mantella là-bas.
Et demain on va retourner avec Patrick, le guide du parc de Ranomafana pour passer au moins une nuit en tente au coeur de la forêt.
Un bel Asplenium nidus bien en évidence
Pour l'heure, on retourne sur nos pas, vers la cascade, et on y fait une bonne pause. Photos, baignade sous les chutes d'eau, quel pied ! Sûrement un des plus bel endroit que j'ai vu.
Jusqu'ici, tout va bien !
Ca se voit sur le visage de Dimitri !
On voit de belles choses, on passe de bons moments, aucune complication, c'est top !
Un bel environnement, je suis bien là !
On quitte cet endroit pour aller manger, il est déjà 14h30 et il y a un peu de marche pour retourner au village. On a déjà été dans le resto qu'on s'apprête à rejoindre, le patron est gentil, c'était le directeur de l'arboretum il y a quelques années, à la retraite maintenant. Une assiette de riz avec quelques morceaux de zébu au menu, et une bouteille d'eau fraîche, ça fait du bien !
On rentre au bungalow, on se douche et Dimitri appelle Patrick pour savoir si on peut aller voir les Mantella ce soir, mais apparemment c'est interdit de nuit, du coup on y va demain matin, puis ensuite on file dans le parc rejoindre la forêt primaire, y passer la nuit et la journée d'après. On fait quand même une sortie nocturne avec Patrick sur le bord de la route, comme ils font d'habitude. Et quelle surprise de voir autant de caméléons, c'est dingue ! On trouve aussi un petit serpent, cool !
Un autre groupe de touriste essaie de voir des microcèbes, le plus petit lémurien du monde. Ils partent rapidement, tant mieux ! Je préfère qu'il n'y ait personne comme ça on peut prendre nos photos tranquillement.
Pendant environ 2h on prend les caméléon en photo, il y en a plein ! On voit plusieurs microcèbes dans les arbres, et plusieurs arthropodes ainsi que deux grenouilles.
On repart au parc, mais si personne nous ramène au village il faut qu'on marche 1h30 environ, et on aura pas mangé... Dimitri appelle le chauffeur qui nous a déposé à l'aller mais il n'a plus d'essence. Patrick nous dit qu'un de ses amis qui habite juste en face à un scooter, il l'appelle et la personne arrive, il s'appelle Dada, et on s'apprête à vivre un grand moment !
Deux options : soit on fait 1h30 de marche en plus, soit on monte à trois sur un scooter en piteux état, avec la matos photo bien sûr... Et sans casque, cela va sans dire ! On a choisi le scooter, et malgré le risque, on a bien fait ! C'est l'aventure après tout !
C'était un moment très drôle, même si les cuisses ont souffert tout le long du trajet (aucun appuie pour les jambes...), on s'est bien marré et ça fait un sacré souvenir !
Sur la route Dada ralentit d'un coup et nous dit qu'il y a un serpent. En effet un beau serpent rouge rayé noir est sur le côté de la route, je ne peux pas ne pas le photographier alors je l'attrape à pleine main après que Dada m'ait assuré qu'il n'y a pas de danger. Je demande à notre chauffeur si on peut prendre le temps de faire quelques photos, sa réponse nous a fait rire, il a dit : "Non pas de soucis de toute façon j'attends le match Paris-Nantes après !", bon ben tant mieux ! Je ressors le matériel et on fait des photos.
On repart, toujours à trois sur le scooter donc, mon sac photo entre les pieds de Dada, et on se marre bien de cette situation un peu improbable avec Dimitri, un peu dangereuse je vous l'accorde...
Une fois au village on retourne manger au même resto que ce midi, il est 22h. Riz et zébu de nouveau, c'est bon ! Il faut qu'on mange bien parce que demain risque d'être assez intense, et on aura pas grand chose à manger le soir, des fruits et des biscuits sans doute, ça promet d'être un bon souvenir aussi.
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- 4 AVRIL
Ce matin on va essayer de trouver des Mantella, une superbe petite grenouille colorée. On se fait emmener en taxi brousse (par Edmond) à l'entrée du parc pour rejoindre notre guide. Un ami de Patrick nous emmène tous les trois jusqu'au lieu, à quelques kilomètres du village de Ranomafana. On rejoint le spot à pied et on commence les fouilles. Terrain assez peu praticable, c'est pas évident, puis ce n'est pas très humide... Mais on arrive à en trouver une, enfin, Dimitri plutôt ! Patrick, parvient à l'attraper pour que nous puissions faire des photos. J'ai préparé un petit lit de feuilles mortes en guise de support, on va essayer de faire ca rapidement, ce sont des petites grenouilles fragiles. On utilise notre petite bouteille d'eau pour humidifier nos mains, la peau sèche pourrait blesser celle des amphibiens.
On fait donc nos photos, rapidement mais sûrement, et une fois satisfaits Patrick va la replacer là où il l'a prise, c'est important. On va maintenant au deuxième spot, qui est à quelques centaines de mètres. Un petit ruisseau très fourni en végétation qui rejoint une rivière un peu plus bas. Patrick arrive à en voir deux mais on préfère les laisser tranquille, on en a eu une c'est déjà super, elles subissent déjà la destruction de leur habitat alors on va éviter de leur rajouter un dérangement supplémentaire qui pourrait nuire à leur bien-être.
Voilà donc le petit bijoux !
Quand on cherchait les grenouilles, Dimitri a vu quelque chose accroché sur une feuille, "trop cool une jumping spider !" dit-il, je regarde à mon tour la fameuse araignée, et après quelques secondes de silence, on réalise en fait qu'on a à faire à un cas génial de mimétisme.
Petrophila, c'est le nom de ce papillon particulier. Quand on regarde la photo je pense que ça se voit directement, mais croyez moi que sur place, même pour deux gars habitués des petites bêtes et du monde animal en général, ça n'a pas été direct !
C'est le genre de chose que je trouve absolument incroyable, c'est quand je vois ça que je me dis "la nature est bien faite". Un papillon (qui est une proie facile) dont le pattern des ailes a évolué de façon à imiter une araignée sauteuse (qui est un prédateur), c'est quand même incroyable non ?
Retour à Ranomafana, en taxi brousse ! Avant de partir à travers la forêt pour rejoindre le "camping" dans la primaire, on va aller manger, histoire d'avoir le ventre un minimum rempli. On invite Patrick et Roger à venir avec nous. Cette fois je prends du canard, toujours avec l'assiette de riz bien sûr, et c'est excellent, j'ai jamais mangé une aussi bonne viande je pense ! Nous voilà rassasiés et prêts à marcher, on va récupérer les sacs de couchage et tentes pour cette nuit et on est parti. Roger s'occupe de nous emmener le matériel de camping directement, nous on est avec Patrick, il est à peine 14h et on y va. On voit quelques bêtes, des serpents, Brookesia et divers insectes, de beaux coins, des cascades et des ruisseaux.
On profite de ces eaux en mouvement et venant directement de la nature pour boire, Dimitri et moi avons chacun une gourde lifestraw, pratique ! En plus l'eau est fraîche !
Il est 17h, et c'est dur, on va pas se le cacher. Les jambes en prennent un coup, le sac photo doit faire environ 10kg, sur plusieurs heures ça se ressent bien... On croise 3 chercheurs qui faisaient du recensement et de la collecte de données concernant les lémuriens.
Il est 18h et on arrive enfin, après 4h de marche. Il fait presque nuit, on pose nos affaires et on va se nettoyer dans la rivière, on est collant, on pue, on est sale, les sangsues se font plaisir sur nos jambes... On installe nos tentes et on va manger, enfin... grignoter plutôt. On a seulement des amandes, un citron et une banane chacun, et des petits beurre pour ce soir, en double ration mais le reste c'est pour le p'tit dèj ! Ca risque d'être éprouvant avec le ventre si peu rempli. On mange donc avec Patrick et Roger, à côté d'un feu, à discuter d'un peu de tout, c'est sympa.
A 19h30 je vois une petite mante particulière sur la table, la session nocturne est lancée !
Et là c'est festival, sauterelle; phasme; mille patte; grenouilles; serpents; un Uroplatus phantasticus; des papillons; des caméléons, et même un rat sauteur géant (Hypogeomys antimena), c'est génial !
On profite du moment autant qu'on peut, malgré la fatigue et le réveil qui risque d'être tôt demain matin. A 23h on arrête et on va se coucher, quelle misère... Je me sens (et je suis) tout sale, collant, transpirant, j'ai des sangsues aux pieds du coup ça saigne quand je les enlève... J'ai pas de matelas, et quand bien même le sol est une couche de sable, c'est dur... La nuit va être assez catastrophique. Et en effet, elle l'a été ! J'ai quand même réussi à dormir un peu. Mais c'était une soirée fructueuse, alors la nuit est vite oubliée !
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- 5 AVRIL
Je me suis réveillé à 6h30 et je me suis rendu seul à la rivière. Je voulais profiter pleinement de cette merveilleuse forêt et de son ambiance, en solitaire. Je fais des photos du paysage, c'est vraiment beau !
J'ai adoré ce coin là, un cadre magnifique !
Une orchidée minuscule que j'ai trouvé sur une des pierres au bord de la rivière.
A 8h30 on repart, les affaires sont rangées et ce dont nous n'avons pas besoin pour les photos est ramené directement par Roger, ça nous fait du poids en moins à porter ! Patrick nous amène à un autre endroit de la rivière, à quelques minutes d'où on est, on va manger nos quelques gâteaux secs et fruits là-bas.
On allait repartir mais j'ai vu ces deux grenouilles en amplexus (technique d'accouplement de beaucoup d'amphibiens), bien placées sur une branche, dans une lumière tamisée par la canopée.
On fait quelques pauses, photos principalement, on a la chance de tomber sur un mâle oiseau du paradis (ou gobe-mouche du paradis, Terpsiphone mutata), on a vu très peu d'oiseaux jusqu'ici, mais celui-là est superbe ! C'était un peu le genre de cadre que l'on voit dans les documentaires animaliers, le bel oiseau dans la jungle, sur une branche bien évidence avec la lumière qui perce la canopée, génial !
On croise des lémuriens aussi !
Un autre gobe-mouche du paradis. Il semblerait que cette espèce arbore deux couleurs différentes suivant les individus, il y a ceux oranges comme celui sur la photo ci-dessous, ou des noir et blanc comme celui plus haut.
Les mâles possèdent deux grandes plumes dans le prolongement de la queue.
A 12h on se pose, les montées sont épuisantes... Un enfant arrive sur le chemin, il était en train de pêcher des écrevisses qu'il transporte dans un "panier" en liane, son père est derrière, lui transporte des branches, un chien les accompagne.
Patrick nous emmène à un mirador avec vue sur la forêt de l'autre côté du village et vue sur la cascade où on s'est baigné il y a quelques jours, un super cadre, ces montagnes boisées et la cascade au milieu, j'adore !
Dimitri, Patrick, et moi.
Si vous avez pour projet d'aller à Ranomafana, je ne peux que vous recommander de trouver Patrick pour vous guider. Il est très gentil, il parle bien français, et il connaît très bien la faune et la flore !
On fini par arriver à l'entrée du parc, il est 14h, et on est cuit. On s'assoit, on respire et on repose nos jambes. Demain matin on repart pour Antananarivo (la capitale), alors on dit au revoir à nos guides, Patrick et Roger. Edmond, ou "Petit" comme ils l'appellent nous ramène dans son taxi brousse, on va pouvoir prendre une bonne douche et enlever ces vêtements qui ne sentent pas la rose... On en profite pour laver quelques affaires comme il fait beau, ça pourra sécher plus vite. On va manger vers 16h30, nos ventres crient famine ! Riz et canard terminés, on va acheter des fruits; oranges, bananes, litchis et ananas, ça va requinquer ! L'ananas est excellent ! On se repose maintenant, je range mes affaires parce qu'on part à 6h30 demain. Je range mon sac photo correctement, et je trie les photos que j'ai pris pendant ces deux jours et la nuit dans la forêt, plutôt satisfait !
On a tous les deux nos casques audio sur la tête, nos vêtements sont en dehors à sécher, vous le voyez venir ? Dimitri se rend compte qu'il pleut, et une bonne averse en plus ! Merde... Nos vêtements ne seront pas secs, et maintenant il fait nuit, tant pis !
On retourne manger, le dernier repas à Ranomafana, dans le même resto parce que le patron est très gentil, et c'est bon ! Il nous souhaite bonne continuation et on rentre au bungalow, dernière nuit ici.
Demain 10h de route, une nuit à Tana et puis dimanche, direction Andasibe-Mantadia.
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- 6 AVRIL
Let's go pour 10h de route, derniers regards sur cette superbe forêt encore bordée par les nuages. Quelques pauses, pour manger et pour prendre des photos du paysage. On s'arrête à un pont écroulé en partie, à côté de la route. Un groupe d'enfants sont là pour vendre des fruits et du bois, ils viennent nous voir et on les prend en photo après leur avoir demandé si ils voulaient bien. Ils sont vraiment étonnés et surpris je pense quand on leur montre les images. Ils ne connaissent pas tout ça, ils sont presque tous pieds nus, des vêtements en mauvais état, à essayer de gagner quelques sous... C'est un autre monde.
On arrive à l'hôtel Sakamanga vers 18h, on va pouvoir bien dormir, demain Jacky vient nous chercher à 8h30 pour aller à Andasibe-Mantadia, environ 2h30 de route, en théorie.
Les photos qui suivent sont des images prisent "à la volée" pendant qu'on roulait, c'est tellement différent là-bas que je devais essayer de prendre des photos de la population et de la vie sur place pour montrer aux autres, aux gens d'ici.
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- 7 AVRIL
La nuit n'a pas été si bonne que je pensais, il faisait lourd et c'était particulièrement désagréable, même pas 6h de sommeil, moi qui pensais rattraper un peu les nuits passées !
Il nous a finalement fallu environ 5h de route pour se rendre à Andasibe, moitié plus que prévu. Tana était blindée de monde, une vraie fourmilière, je crois qu'on a mis plus d'une heure à sortir de la capitale... Ensuite la première partie de la route était catastrophique, jonchée de trous, donc ça secoue et on avance pas. On arrive vers 13h, on trouve un "hôtel" où dormir pour les 4 dernières nuits, ce sont des belles chambres !
On dépose nos sacs et sans tarder on va manger dans le seul petit resto du village, Andasibe est vraiment toute petite comme ville.
Au village d'Andasibe, une jeune étrangère s'occupe de mettre de la couleur sur les murs !
C'est là où on crèche pour les prochaines nuits, plutôt sympa !
Direction le parc des villageois pour faire un tour dans la forêt, avec Patrice, un guide que la dame de l'hôtel nous a conseillé d'appeler.
On ne trouve pas grand chose, quand même un beau caméléon, des lémuriens qui joues dans les arbres et s'approchent parfois tout près, puis enfin, sur le retour, un Uroplatus sikorae ! Malheureusement il lui manque sa queue et le guide l'a directement pris de son arbre pour nous le montrer, mais j'aurais voulu qu'il le laisse dessus, trop tard.
Cependant, bien que j'avais hâte d'en voir un, je garde un goût amer de cette rencontre, on l'a trop manipulé à mon goût, il ne tenait pas en place pour les photos, le guide l'a mis sur une branche qu'il tenait lui-même... Pas top ! Mais quand même content d'avoir vu ce bel animal !
Entre temps on est tombé sur une créature assez surprenante.
En voilà une araignée bien étrange ! Elle fait partie de la famille des Archaeidae (probablement Eriauchenius sp.)
Elles sont appelées "Pelican spider" ou "Assassin spider" en anglais, l'araignée pélican donc, du fait de sa morphologie qui rappelle celle de l'oiseau.
Non seulement cette araignée est morphologiquement atypique, mais sa technique de chasse l'est également. Ses proies sont les autres araignées, et pour les attraper elle fait vibrer leur toile pour faire croire à une proie capturée. L'araignée dans sa toile va donc s'approcher et, grâce à son cou démesuré et ses longs chelicères (les crochets), l'araignée pélican peut attraper sa proie tout en ayant de la marge pour ne pas devenir elle-même la proie.
On retourne manger, puis on fait une courte sortie nocturne, encore une fois pas grand chose de vu, quelques araignées, et notamment une très jolie Gasteracantha, complètement rouge !
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- 8 AVRIL
Réveil difficile, on se sent vraiment crevés. Mais on va dans le parc national quand même, on dormira plus tard !
On retrouve Edmond et on se rend au parc, pas beaucoup d'animaux, et le sac photo d'environ 10kg que je porte tous les jours depuis le début du séjour commence vraiment à me peser, mes épaules et le haut du dos souffrent un peu. Pendant cette marche on croise notamment un iule rouge, et un groupe d'Indri indri qu'on a pu observer de prêt.
D'autres sujets observés entre temps
Puis on se retrouve assez proche de plusieurs Indri indri, le plus grand lémurien. Ils se sont mis à crier, c'est leur façon de communiquer entre eux et les autres espèces de lémuriens, la puissance du son est impressionnante. Mes tympans vibraient lorsqu'ils criaient, littéralement !
On trouve une petite mante sur un arbre. Ensuite on a pu voir de très près des siffakas diadèmes, un très beau lémurien.
On termine la visite et on décide d'aller manger, de nouveau dans le resto du village, qui est tenu depuis plus de 30 ans par la même petite dame, très gentille. On a à peine fini que Patrice appelle Dimitri, ils ont trouvés un Sanzinia madagascariensis dans le parc des villageois. Un serpent qu'on voulait absolument voir, let's go !
Ce n'est pas un gros individu, et malheureusement il a deux plaies sur le corps. On essaie tant bien que mal de le prendre en photo mais on arrive pas à grand chose, c'est pas la journée... J'arrive finalement à faire quelques images pas trop mal de ce serpent, mais après l'avoir replacé.
Au même endroit on trouve un caméléon, deux trois invertébrés, et puis Patrice nous dit qu'il a trouvé un Uroplatus sikorae, juste à côté aussi. Il est vraiment beau, et incroyablement bien camouflé, c'est impressionnant.
Place au roi du camouflage maintenant ! Quelle beauté !
Ce soir on fait une sortie nocturne avec Freddy, un guide que Dimitri avait déjà croisé en 2015, mais avant on va manger.
On part le ventre plein, petite marche pour se rendre sur place, on paye et c'est parti ! Il ne faut pas longtemps pour trouver le premier sujet, un beau scorpion sur un tronc d'arbre, j'ai bien fait d'emmener ma lampe uv on dirait !
Lumière blanche
Lumière ultraviolette
Peu après, une belle Deinopis, super cool, j'adore cette espèce !
Pendant que je la prenais en photo, je vois un coléoptère en haut d'une petite branche, à moins d'un mètre du sol. Il ne bougeait pas du tout et avait comme deux cornes blanchâtres qui sortaient de son corps, je me rends compte que j'ai à faire à un cas de Cordyceps, et ça me fait très très plaisir ! Je trouve ça absolument fascinant.
Le Cordyceps est un champignon entomopathogène, un champignon qui parasite seulement les invertébrés. Une fois que l'insecte ou l'araignée est infectée, le Cordyceps en prend le contrôle, il force son hôte à grimper sur une branche ou autre, de façon à être en hauteur pour que ses spores se dispersent mieux. Pour faire simple, il zombifie son hôte, littéralement ! Il force ensuite l'hôte à s'agripper fermement au support, et il attend sa mort pour après développer ses spores qui s'éparpilleront pour infecter d'autres animaux. Incroyable quand même !
Après on ne voit pas grand chose, un Calumma parsonii quand même, toujours beau ! Et une autre Deinopis à côté. Il est l'heure de rentrer dormir, une bonne douche et on ne tarde pas, demain matin on va au parc de Maromizaha avec Edmond, le frère de Patrice.
La queue des caméléons est un peu "hypnotique" je trouve !
A la toute fin on croise cette jolie araignée, du genre Thwaitesia. Elle est appelée araignée-miroir en français.
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- 9 AVRIL
Réveil encore plus dur, décidément ! On s'est carrément rendormi après le réveil cette fois... Mais pas longtemps puisque la lumière du jour éclaire pas mal la pièce. On se lève et on se prépare rapidement, Edmond nous attend. On fait une partie de la route à pied, et l'autre en taxi brousse. Il faut avouer que la motivation est assez basse, contrairement à la fatigue qui est au plus haut, mais tant pis, on y est de toute façon ! Il n'a pas fallu très longtemps pour croiser le premier animal, et quel animal ! Un des plus gros glomeris du monde (Zoosphaerium neptunus), énorme et magnifique, j'adore !
Il n'y en a pas partout à Madagascar mais apparemment à la période de reproduction, on peut les voir en très grand nombre. Juste après ce glomeris on voit des chercheurs sur un terrain plat en hauteur, il y a des tentes, ils portent des combinaisons, ça a l'air intéressant. On demande si on peut approcher, il y a deux américaines de l'université de Princeton et trois malgaches de l'université d'Antananarivo, ils collaborent avec le muséum d'histoire naturelle de Washington. Leur travail concerne trois espèces de chauve-souris, plus exactement ils recherchent des possibles agents pathogènes qui pourraient être transmis aux populations locales de Malgaches qui se nourrissent de ces chauve-souris. Ca a l'air vraiment intéressant, et les jeunes chercheurs (ils doivent avoir notre âge environ, 20-25 ans) sont très sympa !
Avant d'être relâchées ils leur donnent de l'eau sucrée, puis ils les déposent sur un arbre à quelques mètres, elles vont rejoindre d'elles-mêmes la grotte une fois prêtes.
On reprend notre chemin, il y a une belle vue, et les premiers individus d'Indri indri. On croise d'autres spécimens juste après, vraiment pas farouches, ils sont habitués j'imagine.
Ensuite on a essayé de voir un groupe de Vari noir et blanc, ils se déplaçaient alors c'était compliqué de les suivre, on les a seulement vu de loin. On se pose un peu, et en regardant au sol je vois un beau champignon entièrement rouge.
Puis après sur le chemin, on voit un autre gobe mouche du paradis, vraiment un bel oiseau !
Les guides nous montre un groupe de siffakas diadème, pas farouches eux non plus, mais c'est plaisant à observer.
Sur le retour on voit deux autres gloméris, un Brookesia superciliaris, ainsi qu'un jeune Caluma malthe, et un peu plus loin un adulte.
Après 1h on est sorti du parc, on trouve quelqu'un avec Edmond pour nous amener jusqu'à l'intersection avant de remonter vers le village. On mange ici et on repart, c'est parti pour un tour en taxi brousse, et pas des moindres ! Il arrive et il y a déjà pas mal de monde à l'intérieur, et on est nombreux à vouloir monter , ça va être compliqué. Mais pas de problème pour les malgaches, il y a toujours de la place ! Ils sont serrés à l'intérieur, les uns sur les autres, chaque centimètre carré est pris, et on est encore quelques uns à devoir monter, on dirait bien qu'on va devoir rester à l'extérieur, sur l'échelle et le petit rebord à l'arrière, ça me va, je vais prendre l'air comme ça ! On est cinq à l'arrière du coup, tenus à l'échelle qui va sur le toit, il doit y avoir environ une trentaine de personnes à l'intérieur, sans exagérer ! C'est plutôt marrant comme situation !
Maintenant on va poser les affaires, et une bonne douche s'impose, ça fait du bien. On va au village pour acheter des fruits et de l'eau, puis on retourne manger.
Demain day off, on va se poser, je vais ranger mes sacs et laver des vêtements, jeudi midi on repart pour Tana, déjà mon départ.
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- 10 AVRIL
Day off comme prévu, réveil tranquille, ça fait du bien ! Il fait beau encore, on aura vraiment eu de la chance avec le temps.
Je commence par laver mes vêtements, ils pourront sécher au soleil comme ça, et j'aurais rien de dégueulasse dans mon sac. On mange quelques fruits achetés la veille au village, bananes, oranges, et on goûte un pocanelle, c'est spécial...
Je range mes sacs pour le départ demain, et on transfère les images sur mes disques durs, elles sont à plusieurs endroits différents comme ça on est "assuré" de ne pas les perdre !
J'ai profité du temps mort au bungalow avant le départ demain midi pour écrire un petit texte concernant mon ressenti sur Madagascar, j'étais inspiré ! (vous retrouverez ce texte à la toute fin de la page, en guise de conclusion)
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- 11 AVRIL
Une dernière nuit pas top, je n'ai pas réussi à dormir pendant au moins 2h au milieu de la nuit, j'entends un coq qui se met à chanter (il doit être mal réglé...), des oiseau qui sifflent, un véhicule qui klaxonne... Et je vais devoir rester éveillé jusqu'à 1h du matin vendredi, jusqu'au décollage, ça promet !
Ce matin on se réveil avec une faim déjà bien présente, et pour cause, hier soir quand on voulait aller manger, le petit resto était fermé. Du coup, on a fait avec l'ananas, les deux oranges et les quelques biscuits qu'il nous restait.
Donc ce matin on avait déjà faim, c'est parti pour essayer de trouver à manger dans le village, on croise un vendeur de masques traditionnels, bracelets, statues et autre auquel on a acheté quelques souvenirs hier, on lui demande où on peut manger à cette heure là, il est 8h du matin. On arrive à trouver un resto, le patron a du mal à nous comprendre, il a l'air un peu bourré... On arrive à avoir une assiette de riz avec des haricots blancs, ça change pour un ptit dej !
Au moins on a le ventre plein, maintenant on range les dernières affaires et on attend patiemment Jacky.
Je me suis posé devant la chambre à l'extérieur, et un petit rapace était dans l'arbre en face, un épervier de Madagascar (Accipiter madagascariensis), ça sera la dernière photo de ce voyage.
Nous voilà de retour à la capitale, Antananarivo, une vraie fourmilière... Et je vais être franc : Je n'aime pas du tout Tana (même si on a fait qu'y passer en voiture). Il y a énormément de monde, c'est la misère pour circuler, c'est sale, et ça ne m'inspire pas du tout confiance, en tant que blanc je ne m'y baladerai pas à pied. En arrivant à l'hôtel c'est la première chose que j'ai dit à Dimitri ! On est à l'hôtel le temps d'une heure, ensuite on repart pour aller voir le président de l'association Doria dont Jacky est un chauffeur. C'est une des trois associations avec lesquelles Dimitri s'est associé pour ce projet, Macromascar.
La discussion portait principalement sur la suite de l'aventure pour Dimitri qui reste jusqu'au mois de juin à Madagascar, une fois cela fait, il est temps d'y aller ! Ca serait con de louper le vol... On va manger avant quand même, 10h d'avion à venir, autant les faire le ventre plein ! Une pizza et go à l'aéroport, le temps des "au revoir" est arrivé.
Quand j'ai enregistré mon bagage, un employé de l'aéroport chargé d'aider les voyageurs est directement venu vers moi pour me "guider" sur la borne, ok cool c'est sympa ! Mais une fois fait, il s'approche de moi et me demande tout bas "t'as pas un peu d'argent à me donner", j'étais pas sur d'avoir compris sur le moment, mais il se montrait assez insistant, "quelques euros" il me dit, j'ai décliné en disant que je n'avais rien et je suis parti attendre l'avion, retour en France.
Retour en France en effet, mais forcément, en passant par la case PARIS. Une autre sorte de jungle, mais je préfère de loin celle de Ranomafana, vous vous en doutez... Enfin bref, voilà, je suis parti une dizaine de jours à Madagascar, un pays riche de biodiversité, mais très pauvre de moyens financiers.
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Si vous êtes allé jusque là, merci beaucoup ! J'espère que ça vous a intéressé et que vous avez apprécié ce "récit". Si vous avez des questions n'hésitez pas (soit via l'onglet contact de mon site, sinon vous me trouverez sur les réseaux sociaux) !
Je vous laisse avec un texte que j'ai écrit pendant un temps mort à Andasibe, en guise de conclusion.
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C'est mon premier voyage purement photographique. C'est quelque chose que je veux faire depuis longtemps et que je ferai à nouveau de nombreuses fois j'espère. La nature en général à toujours été un centre d'intérêt pour moi, les reptiles et invertébrés sont ressortis un peu plus que le reste il y a une dizaine d'années maintenant, et la photo est venue encore après. Ces deux passions occupent une grande partie de mon temps chez moi, et la découverte de nouveaux lieux dans lesquels je peux concilier la nature et la photo me font envie depuis un moment. Le trio a maintenant démarré avec ce voyage à Madagascar : Voyage-Nature-Photo
Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde, mais on ne voit pas les gens malheureux pour autant. Au contraire même, encore tout à l'heure je voyais un groupe d'enfants rentrer de l'école en courant et rigolant. Mais venant de France et vivant correctement (je ne suis ni riche ni pauvre, "la classe moyenne" on va dire) ça ne peut que marquer. Absolument rien n'a à voir avec la France. Les gens là-bas font des kilomètres à pied le plus souvent pour aller ci ou là; beaucoup sont pieds nus; beaucoup ont des vêtements usés, troués, sales; beaucoup de personnes vivent de leurs cultures; beaucoup passent leurs journées dans leur petite cabane en bois au bord de la route pour essayer de vendre leurs fruits ou tout autre chose; les maisons sont loin d'être comme chez nous, elles sont encore faites en terre, en bois et en tôle pour une grande partie; c'est aussi très très sale par endroits, des montagnes de déchets au bord de la route et dans les villes même, ainsi que dans les cours d'eau. En parlant des cours d'eau, les gens là bas se lavent dedans, ils y font leurs besoins, leur vaisselle et leur lessive. Pour en revenir aux déchets, bien qu'ayant été seulement dix jours sur place, j'ai pu voir des gens chercher dedans, des gens mais aussi des jeunes enfants, pieds nus les mains au milieu d'une montagne de déchets probablement gorgée de bactéries et de maladies.
On se rend compte que ce sont deux mondes opposés, et ça fait mal au cœur.
En ce qui concerne la biodiversité, c'est incroyable ! Je ne suis resté que 10 jours, on a exploré deux grandes forêts secondaires et primaires, et le nombre de végétaux, la densité des forêts, les rivières et cascades au milieu de tous ces arbres, c'est fantastique. La forêt humide est un biotope qui m'a toujours fait rêver, et quel bonheur d'enfin pouvoir marcher et explorer une partie de ces forêts avant qu'elles ne disparaissent à leur tour. A chaque instant j'étais arrêté, une orchidée par ci, une fougère par là, un insecte par ci, un caméléon par là ! Quand on aime les plantes et les animaux, on a de quoi être ébahi ! Encore hier, pendant une petite pause dans une forêt, mes yeux ce sont arrêtés sur un champignon, il était petit, mais entièrement rouge vif, il était là au milieu des feuilles mortes et j'ai trouvé ça dingue, un champignon rouge.
L'ambiance sonore est aussi particulière, le cours d'eau pas loin, le petit vent dans les arbres, les grenouilles qui chantent, les oiseaux qui sifflent, les lemuriens qui communiquent au loin, c'est génial. Voir des oiseaux du paradis dans ces forêts, c'est réellement sublime, le genre d'image qu'on ne voit que dans les livres ou les reportages.
Voir des groupes de lemuriens vivrent leur vie, c'est quelque chose qu'on voit aussi que dans les reportages, même en parc animalier ce n'est pas pareil, ils n'ont pas cette densité de forêt qui leur permet d'exprimer pleinement leur agilité. Voir des caméléons de différentes espèces c'est un peu comme un rêve, un caméléon quoi, l'animal qui change de couleur, qui a deux de tensions et qui a une langue extrêmement longue et puissante, et bien à Madagascar ce n'est pas ce qui manque, on en a vu plein, vraiment !
Il y a aussi les mythiques Uroplatus, les rois du camouflage, ceux là sont compliqués à trouver, mais quelles merveilles ! En ce qui concerne les invertébrés, pas de quoi s'ennuyer non plus, des gros papillons, des grosses sauterelles, des milles pattes, des scolopendres, des scorpions, des glomeris, et aussi pas mal d'araignées, la grande et impressionnante Nephile évidemment, mais aussi des araignées sauteuses minuscules mais bleue métallique ! Puis évidemment la Deinopis, une araignée possédant des yeux énormes et une technique de chasse bien à elle.
Puis il y a le moins bon, comment ne pas parler des moustiques, et surtout de ces adorables sangsues ! Elles sont infernales, elles se mettent partout sans que tu le saches, quand tu essaies de les enlever elles glissent entre tes doigts, elles s'accrochent bien comme il faut, et même quand elles sont enlevées elles t'emmerde puisque le sang coule le long de ta jambe, imbibant tranquillement les chaussettes et chaussures... T'as l'impression de revenir de la guerre ! Mais c'est comme ça, et malgré ces êtres bizarres et déplaisants, je retournerai en forêt tropicale pour voir cette belle nature et ses animaux surprenants et si intéressants, sa flore aux milles formes et couleurs, et lier de nouveau mes passions pour essayer de ramener des images de tout ça, et de montrer aux gens ce qu'il y a ailleurs, partager mes expériences et mes connaissances.
Il y a encore bien d'autres espèces, on est loin d'avoir tout vu bien sûr, mais en dix jours, je pense qu'on a eu de la chance de voir tout ça.
J'ai maintenant hâte de traiter les plusieurs centaines de photos, en attendant le prochain voyage !
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Quelques infos concernant ce pays :
- Madagascar est un pays ayant été colonisé par la France. Il est indépendant depuis 1960.
- Les habitants de Madagascar sont les Malgaches (et non les Madagascariens, pensée pour une amie !)
- Madagascar est un des pays les plus pauvre du monde.
- La monnaie est l'ariary. 4000 ariary vaut environ 1€ (on mangeait pour 10 à 20 000 ariary environ, soit moins 7 euros pour une assiette de riz (une bonne assiette hein, pas un pincée de riz) et quelques morceaux de viande).
- La biodiversité de Madagascar est l'une des plus riches du monde (c'est un "hot spot" de la biodiversité). Enormément d'espèces (végétaux, reptiles, amphibiens, mammifères) sont endémiques, cela veut dire qu'on ne les trouve qu'à Madagascar. Par exemple, la majorité des lémuriens ou encore des caméléons ne sont présents que sur cette île.
- La culture de l'huile de palme et le prélèvement de bois rose entre autres sont en grande partie responsables de la déforestation de Madagascar. Déforestation très dommageable pour bon nombre d'espèces.
- Madagascar est à 10h d'avion de la France
- Les touristes blancs sont appelés "Vazaha"
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Macromascar
Le projet en détail :
https://docs.wixstatic.com/ugd/163882_bfc54586d5ea435f9b822984d57fc6df.pdf
Merci à Dimitri bien évidemment, s'il n'avait pas lancé ce projet je ne pense pas que je serais
parti à Madagascar, cette année en tout cas. Etant donné qu'il était déjà allé dans ce pays en
2015, c'était bien plus simple pour tout, et notamment pour les endroits où aller pour trouver des
animaux, sans perte de temps. On se connaissait seulement via les réseaux sociaux avant ce
voyage mais le courant est bien passé, plus simple quand on a les même centres d'intérêts !
Mes 10 jours sur place font parti de la première phase du projet, le reportage photo concernant
la biodiversité. Moi je suis rentré, mais Dimitri reste une quinzaine de jours avec une association malgache, puis un autre membre du projet le rejoint sur place pour réaliser la partie vidéo.
Le tout devrait aboutir à une exposition en Suisse en septembre, sur le site de BlueFactory à Fribourg plus exactement.