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JORDAN CADIOT

Gromphadorhina

oblongonata

Une blatte

SYMBIOSE

Androlaelaps

schaeferi

Un acarien

L'acarien Androlaelaps schaeferi, son hôte la blatte souffleuse de Madagascar du genre Gromphadorhina, et les différents types de symbiose au sein du monde animal et végétal. Ce sont les trois objets de cet article. 

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J'ai voulu dans un premier temps écrire quelques lignes pour mettre en lumière cette relation entre une blatte et un acarien. Puis en faisant quelques recherches je me suis rendu compte que le principe de symbiose n'est pas aussi simple que cela, et qu'il y a des "variantes". Comme j'ai trouvé ça intéressant, et qu'il y a peut-être d'autres personnes dans le même cas, je me suis mis à rédiger à propos des symbioses, peut-être que ça intéressera certain d'entre vous ! 

Dans le milieu de la terrariophilie, quand on parle d'acariens, ce n'est jamais en bien ! Généralement, l'espèce en question est Ophionyssus natricis, un parasite qui se retrouve la plupart du temps chez les serpents (ou ophidiens, d'où la racine du nom de l'acarien "Ophio"), mais peut aussi se retrouver sur les autres genres de reptiles. 

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Toutefois, on peut quand même mentionner deux autres espèces d'acariens qui ne causent pas de tort aux reptiles captifs. Il y a Cheyletus eruditus, plus connu sous le nom de Taurrus, qui est un acarien prédateur (il peut causer des allergies chez l'Homme par contre, comme l'asthme et l'eczéma). Et le deuxième, moins connu, est Androlaelaps schaeferi, c'est de celui-là dont j'ai envie de vous parler ici, de lui et de son hôte, une blatte. 

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Un acarien et une blatte, l'un est un arachnide, l'autre un insecte. Quel peut bien être le lien entre ces deux espèces ? 

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Et bien, malgré le fait que les acariens soient généralement classés en tant que "parasites", dans ce cas là, il n'en est rien. Les acariens de cette espèce profitent des blattes du genre Gromphadorhina (les blattes souffleuses de Madagascar) pour se nourrir, mais la blatte ne gagnerai rien de cette relation, on appelle cela du commensalisme (Co = ensemble / Mensa = table, littéralement : manger à la même table).

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Toutefois j'ai pu lire en me renseignant que les acariens nettoieraient les blattes de fond en comble, donc y compris dans les parties inaccessibles de la blatte pour la blatte elle-même. Donc dans ce cas-là, il s'agirait plutôt de mutualisme, puisque les deux parties sont bénéfiques l'une pour l'autre. 

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Je connaissais (vraiment ?) les termes de symbiose et de parasitisme, mais pas ceux de commensalisme, mutualisme, amensalisme et neutralisme. 

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                   -   Commensalisme : Une espèce est hôte et "apporte" la nourriture à la deuxième qui ne cause aucun tort. 

 

Un exemple de commensalisme qui parlera à la plupart : Vous avez déjà du voir dans les champs en bordure de route, des petits oiseaux blancs au milieu des bovins. Cet oiseau est le héron garde-boeufs, et il ne se trouve pas là par hasard. En fait, il utilise indirectement les bovins pour se nourrir, lorsqu'ils se déplacent, les bovins dérangent les insectes qui sont donc obligés de bouger, et le héron n'a plus qu'à se servir. Donc le bovin aide le héron à se nourrir, mais n'a rien en retour, c'est du commensalisme.

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                      -   Mutualisme : Interaction entre deux espèces qui obtiennent chacune un bénéfice. 

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Comme le poisson clown et l'anémone. Le poisson clown vit à l'abri de l'anémone et se protègent réciproquement. L'anémone serait aussi nourrie par le poisson. 

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                      -   Amensalisme : Interaction entre deux espèces dans laquelle l'une inhibe le développement de l'autre sans en tirer d'avantages. 

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Dans ce cas on peut par exemple parler d'un arbre qui empêche la croissance d'un autre en filtrant la lumière.

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                      -   Neutralisme : Deux espèces qui vivent sur un même territoire mais qui n'ont aucune interaction entre elles. 

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Un exemple qui revient beaucoup : la musaraigne et le cerf dans la forêt. 

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                      -   Parasitisme : Une espèce parvient à en utiliser une autre au détriment de celle-ci. 

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Pour cet exemple, je choisis naturellement le Cordyceps ! Un champignon que je trouve fascinant. Quand ces spores atteignent un insecte, ils se développent à l'intérieur et prennent contrôle du corps de leur hôte. L'animal parasité se retrouve malgré lui à prendre de la hauteur sur une branche ou autre, pour y mourir et laisser place au champignon parasite qui peut désormais déployer ses spores pour réaliser à nouveau le processus. 

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Concernant la symbiose, si j'ai bien compris, c'est une forme de mutualisme plus étroite entre les deux espèces. Quand on parle de mutualisme, les deux espèces obtiennent quelque chose de l'autre, mais ce n'est pas vital, si ça le devient, on peut alors parler de symbiose mutualiste. 

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Le cas des fourmis champignonnistes (du genre Atta et Acromyrmex) serait une symbiose mutualiste puisque les fourmis ne peuvent vivre sans le champignon (qui est leur principale source de nourriture), et le champignon ne peut se développer sans l'apport de nutriments et la protection des fourmis. 

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Revenons-en à nos sujets principaux, la blatte souffleuse et son acarien ! 

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Si l'envie vous prend d'avoir des blattes souffleuses, vous savez maintenant que vous aurez également des acariens avec. Mais il faut que cela reste raisonnable ! Si ça grouille dans et autour de votre terrarium ou votre boîte d'élevage, ce n'est pas probablement pas la même espèce, et là, ce n'est pas normal, il faut faire quelque chose au plus vite avant que ça ne contamine tout autour. L'acarien de la blatte souffleuse (Androlaelaps schaeferi donc) est présent SUR les blattes, et jamais en très grand nombre, ça ne grouille pas si vous voulez. 

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A l'origine, on pensait que l'acarien se nourrissait de la blatte en elle-même, mais il s'est en fait avéré qu'il se nourrit des "résidus" de celle-ci et "participe au repas" (commensalisme), il n'est donc pas un acarien pathogène. 

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Gromphadorhina portentosa est bien souvent l'espèce qui revient en premier lorsque l'on parle des blattes souffleuses, mais ce n'est pas la seule espèce et non plus le seul genre qui a la faculté de souffler. Parmi les souffleuses il y a également Elliptorhina, Princisia et Aeluropoda, toutes les espèces de ces genres sont endémiques de Madagascar, on ne les trouve nul part ailleurs. 

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Elles soufflent bel et bien, mais comment ? 

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Ca se passe au niveau des stigmates (ou spiracles) qui sont des pores servant à la respiration chez les insectes et quelques autre arthropodes, ces trous sont directement reliés au système respiratoire. De l'air est accumulé dans la trachée et ensuite expulsé par les stigmates, ce qui provoque le bruit. Il ne faut pas confondre ce soufflement avec le bruit émit par un grillon par exemple, ce bruit là est généré par le frottement des élytres (ailes dures qui recouvrent les ailes postérieures servant à voler; les élytres ne participent pas au vol, elles font office de protection en quelque sorte), et on appelle ce son la stridulation. 

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Les adultes mâles et femelles ainsi que les juvéniles âgés peuvent émettre ce son, ils le font pour plusieurs raisons : 

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                              1 : C'est un moyen de défense

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                              2 : Lors de l'accouplement 

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                              3 : Lors des combats de mâles

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En effet, les mâles se battent, et ils sont équipés pour ! Leur exosquelette est pourvu de deux cornes sur le prothorax comme on peut le voir sur l'image ci-dessous (en compagnie de deux acariens). 

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Sur ce timelapse d'un individu réalisant sa mue on voit très bien les acariens. 

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Après la mue, ou l'exuviation, le corps des arthropodes mets plusieurs heures pour être de nouveau solide, la chitine doit être régénérée dans le nouvel exosquelette. Il faut un peu de temps pour que la chitine soit restaurée entièrement, c'est une molécule que l'on peut trouver chez les arthropodes (et les champignons aussi par exemple) et qui rend leur corps rigide, combiné avec du carbonate de calcium. L'exosquelette est aussi fait de sclérotine, une protéine qui participe également à la rigidité du corps, et qui en plus donne une couleur brunâtre (tannage).

Acariens Androlaelaps schaeferi
Acariens Androlaelaps schaeferi
Gromphadorhina oblongonata female
Gromphadorhina oblongonata male

Gromphadorhina oblongonata mâle

Gromphadorhina oblongonata femelle

Gromphadorhina oblongonata male

Si vous constatez des erreurs n'hésitez pas à m'en faire part, je ne connais pas tout, loin de là, et je ne demande qu'à parfaire mes connaissances ! 

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Merci d'avoir lu jusqu'ici, et j'espère que vous aurez appris des choses ! 

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